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Avis d'experts

Création d’entreprise, les 5 erreurs à éviter

Par : Jonathan Hossenlopp

Jan 05, 2018

En 2016 en France, 554 000 entreprises ont été créées, soit une augmentation de plus de 6% par rapport à 2015[1], la plus forte hausse enregistrée depuis 6 ans.
Parallèlement, même si le nombre de défaillances d’entreprises tend à décroitre, environ 60% des sociétés créées en 2010 (hors autoentreprises) étaient toujours en activité en 2015. Quelles sont donc les erreurs à éviter afin de pérenniser son entreprise ?

1. S’isoler
Entreprendre sans associé, c’est prendre le risque de se retrouver seul face à des choix importants à faire. La solitude peut vite devenir écrasante et laisser place à la lassitude, aux doutes et aux interrogations. Pour vaincre cela, rien de mieux que de rencontrer d’autres professionnels, qui ont connu cette situation ou qui la vive en même temps que vous. Rejoindre un incubateur, intégrer un réseau d’accompagnement, travailler dans un espace de coworking sont autant de solutions qui vous permettront de rompre avec l’isolement.

2. Mal s’associer
L’association est souvent perçue comme un mariage : il faut choisir le bon partenaire, celui avec lequel on partage une vision commune sur le long terme. Si vous ne vous entendez pas avec celui-ci, la probabilité d’échouer est élevée. Il vous faut donc trouver une personne (ou plusieurs) possédant les mêmes valeurs et la même conception de l’association que vous, avec un profil complémentaire au votre. En effet, que peut-vous apporter de plus que vous votre propre clone ?

3. Ne pas mettre en place un business plan

Entreprendre sans business plan, c’est un peu comme naviguer sans carte, on peut très vite se perdre. Pour cela, vous devez bâtir votre business plan en vous posant les bonnes questions : « à qui s’adresse mon projet ? », « combien cela va me coûter ? », « combien cela sera facturé ? », « quand serai-je rentable ? ». Soyez le plus réaliste possible pendant sa conception : il faut souvent davantage de temps pour réaliser ses premières ventes que ce que l’on prévoit initialement.

4. Ne pas penser à votre protection sociale

La forme juridique que vous retenez pour créer votre entreprise impacte votre statut social : régime général des salariés ou Travailleur Non Salarié. Si ces deux statuts ouvrent des droits similaires sur le plan de la protection en matière de santé, la protection du régime de base obligatoire en cas d’invalidité (longue maladie, accident…) ou de décès est très différente ; c’est ce qu’on appelle la prévoyance. De la même manière, les régimes de retraite comportent des différences notables qu’il est important d’appréhender dès la création de votre entreprise.

Si vous travaillez avec votre conjoint, pensez également à sa protection sociale.

5. Ne pas intégrer votre situation personnelle

Votre régime matrimonial et/ou votre situation au regard du PACS aura un impact en cas de séparation de votre conjoint/partenaire. Cet impact sera d’autant plus important que votre entreprise aura pris de la valeur. Envisagez dès le départ les conséquences d’une séparation, cela vous évitera de fragiliser votre entreprise.

La forme juridique et les options fiscales que vous retenez peuvent avoir un impact sur l’ARE (Allocation Retour à l’Emploi).A retenir :

Pensez à votre protection sociale avant d’arrêter le choix de votre forme juridique, surtout en cas d’exploitation sous forme individuelle ou en cas de de gérance majoritaire.
Dans la majeure partie des cas, fuyez la solution qui consiste à créer une SASU sans rémunération et avec exclusivement des dividendes. Notez que depuis quelques années, la mode est à la création de SAS (6 entreprises sur 10), alors que ce choix qui n’est pas pertinent d’un point de vue financier dans une majeure partie des cas.
Si vous vous associez, rendez explicite ce que vous attendez de chaque associé et rappelez-vous qu’un associé minoritaire inactif peut être un poids lorsque votre entreprise aura grandi. Ayez recours à un pacte d’associés.
Interrogez-vous sur la pertinence de votre contrat de mariage / de PACS, celui-ci aura un impact majeur si votre entreprise prend de la valeur. Rappelez-vous que le renoncement à la qualité d’associé de votre conjoint n’est jamais – et ne peut pas être – un renoncement à la moitié de la valeur de l’entreprise !
Si vous exploitez sous forme individuelle, protégez votre patrimoine personnel.
Si vous travaillez avec votre conjoint, pensez à sa protection sociale.
Rappelez-vous qu’une année sans cotisation à la retraite réduit de 10% votre rente de retraite. Veillez donc à toujours cotiser, même si c’est sur une base minimale.

[1] Source INSEE (janvier 2017)

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